L’efficacité énergétique

Il existe plusieurs définitions de l’efficacité énergétique, ce qui peut parfois rendre difficile la compréhension du terme et donc son application. Afin d’éclaircir ce concept et d’en faire une ligne directrice de développement, il importe de le comprendre.

Par « efficacité énergétique », on entend globalement une meilleure utilisation de l’énergie disponible. On obtient un rendement énergétique plus élevé, tout en utilisant une moins grande quantité de la ressource pour recevoir le même service. Ceci permet de réduire l’empreinte écologique, qui se traduit notamment par la réduction des émissions de GES.

L’efficacité énergétique repose sur une approche transversale et globale en vue d’une saine utilisation de l’énergie. Le terme clé « efficacité » trouve tout son sens dans différentes pratiques qui s’articulent principalement autour de quatre notions de base :

1-    Les éléments technologiques

Le choix d’équipements et de procédés hautement performants peut optimiser la consommation d’énergie et améliorer les services et les conditions de vie. D’autant plus que l’utilisation de matériel et de techniques adéquats et adaptés permet d’augmenter le rendement énergétique et d’éviter la perte d’énergie.

Les technologies éconergétiques relèvent souvent de l’innovation et, comme tout ce qui est nouveau, peuvent présenter des risques lors de l’implantation qui sont à gérer par la municipalité. Il existe cependant différents programmes de soutien à cette implantation (voir la section Outils de la trousse).

2-    Les types d’énergie

L’efficacité énergétique demande de considérer le type d’énergie en fonction de son utilisation. Le laboratoire CanmetÉNERGIE de Ressources naturelles Canada est clair quant à la question de bien jumeler le type d’énergie au type d’utilisation :

« Au moment d’évaluer la consommation d’énergie dans la collectivité, il est important de comprendre ce que l’énergie peut accomplir. La collectivité […] doit utiliser l’énergie dans une perspective exergétique, c’est-à-dire, l’envisager en tenant compte de la quantité d’énergie consommée (kWh, GJ, etc.), mais aussi de sa qualité (eau tiède, vapeur, électricité, etc.). Utiliser de l’énergie de qualité supérieure (électricité, gaz naturel) dans des applications à basse température (chauffage des espaces) correspond à conduire une Ferrari jusqu’au centre commercial – le trajet se fait vite et en douceur, mais il est très coûteux pour aller acheter un litre de lait! Afin de maximiser le potentiel d’économie, chaque collectivité doit s’efforcer de faire correspondre sa demande d’énergie à la source d’approvisionnement la plus appropriée. » (Church)

3-    L’échelle considérée pour mesurer l’énergie

L’efficacité énergétique, ou la quantité d’énergie utilisée pour un service donné, peut se mesurer par la facture énergétique. Toutefois, tel qu’expliqué dans la section Pourquoi et comment mesurer l’efficacité énergétique, évaluer ses efforts d’efficacité énergétique de cette façon n’est pas optimal puisqu’on ne tient compte que de la consommation énergétique propre. Deux autres approches permettent de donner un sens différent à l’efficacité énergétique :

  • L’analyse du cycle de vie (ACV) : L’ACV oblige à considérer toutes les étapes de la vie d’un équipement. Ainsi, il est possible de prendre en compte toute la consommation d’énergie qu’aura engendrée son utilisation : extraction et transformation des matières, utilisation et entretien de l’équipement, disposition en fin de vie, et le transport requis pour toutes ces étapes. Il n’est alors plus seulement question que de la consommation d’énergie propre à l’utilisation de l’équipement, celle pour laquelle la municipalité est facturée. Cette façon d’aborder l’efficacité énergétique se rapproche davantage de la réalité et est donc à privilégier pour maximiser le gain environnemental, mais aussi financier. Le Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) est une ressource incontournable à ce sujet.
  • L’échelle géographique : La meilleure efficacité se trouve souvent dans l’approche collective à plus grande échelle plutôt que dans la solution individuelle. Par exemple, chercher à atteindre une consommation « net zéro » pour une maison individuelle n’est pas nécessairement la solution idéale si un surplus d’énergie est produit et peut être récupéré par un édifice voisin. L’approche collective peut également permettre d’éviter la multiplication des équipements et le surcoût attenant.

4-    Les comportements

L’implantation de la technologie peut apporter des solutions notables, voire très probantes, mais le facteur humain importe autant sinon plus que la technologie. La Figure 1 illustre l’importance du facteur humain sur les économies d’énergie quand vient le temps d’implanter de nouvelles technologies. De manière concrète, les résultats obtenus ne seront jamais aussi intéressants que si l’ingéniosité du facteur humain est jumelée à la performance des nouvelles technologies.

Figure 1 : Qui et qu’est-ce qui génère les économies ?

Source : Good Practice guide 84. Managing and Motivating Staff to Save Energy

Afin d’être le plus efficace énergétiquement, une municipalité se doit de considérer ces quatre notions de base dans ses prises de décision.

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Les experts derrière ce chapitre

Comité d’experts

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  • Eugène Gagné
    FQCF
  • Jean-François Nolet
    CanWEA
  • Yves Poissant
    CanmetÉNERGIE
  • Denis Tanguay
    CCÉG

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