L’énergie éolienne

Le vent est produit par le soleil, comme d’ailleurs toute forme d’énergie renouvelable, y compris celle qui provient des combustibles fossiles. Le soleil réchauffe la Terre à différentes températures selon l’endroit et le temps. Le vent naît de ces réchauffements irréguliers, alors que l’air chaud s’élève et que l’air froid descend pour combler les vides. Ce flux d’air continuel constitue le vent.

Sous l’effet du soleil, l’air qui circule au-dessus du sol est réchauffé et devient plus léger. En s’élevant, cet air crée une dépression barométrique que les courants froids environnants s’empressent de combler pour rétablir l’équilibre. Ce sont les vents locaux. L’action similaire produite à plus grande échelle par les écarts de température entre les calottes polaires et l’équateur ainsi que la rotation de la Terre font naître les vents dominants.

En règle générale, les éoliennes comportent de grandes pales montées sur de hautes tours et fixées à un axe horizontal. Lorsque le vent souffle, ces pales font tourner l’axe. Ce dernier est fixé à une génératrice, située dans la tête, ou « nacelle », de l’éolienne, qui produit de l’électricité. Des câbles transfèrent le courant électrique à des lignes de transport d’énergie qui l’apportent aux foyers et aux entreprises. Les éoliennes modernes tournent très lentement, à une vitesse moyenne variant de 18 à 20 tours par minute.

Hydro-Québec schématise très bien le fonctionnement des éoliennes sur son site Web tout en expliquant le concept de complémentarité de l’énergie éolienne avec l’hydroélectricité.


Le Québec et l’énergie éolienne

Le Québec s’est lancé dans le développement de la filière de l’énergie éolienne au début des années 2000. En 2006, le gouvernement a adopté la Stratégie énergétique du Québec 2006-2015 qui a pour objectif de développer 4 000 MW d’énergie éolienne. Avec près de 760 MW de capacité installée en novembre 2011, le Québec est sur la bonne voie pour atteindre son objectif, ce qui aura permis la création de plus de 37 000 emplois par année en plus d’attirer des investissements de près de 10 milliards de dollars. Ce développement a favorisé l’émergence d’une industrie manufacturière dans la région de la MRC de Matane et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, contribuant ainsi à revitaliser une région durement frappée par la restructuration économique.

Le modèle de développement de l’énergie éolienne au Québec est basé sur des appels d’offres. Le dernier processus d’appel d’offres d’énergie éolienne était spécifiquement réservé pour les municipalités et les Premières nations. Plus de 267 MW, soit 11 projets limités à 25 MW, ont été attribués aux municipalités en décembre 2010. Ces projets, qui seront mis en service en 2013 et 2015, permettront la création de centaines d’emplois et des opportunités de développement économique dans plusieurs régions du Québec. Les municipalités deviennent des partenaires et des acteurs de choix dans le développement de la filière éolienne au Québec.

Selon une étude réalisée pour le compte du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNF), le potentiel technique intégrable au réseau est supérieur à 500 MW dans 12 des 17 régions administratives du Québec; de ce nombre, cinq régions présentent un potentiel de 2 000 MW ou plus. La filière éolienne est donc très prometteuse pour le Québec d’autant plus que la ressource est disponible dans la majorité des régions.

Les opportunités et les défis de l’éolien au Québec

 

– Retombées économiques, emplois et environnement

L’énergie éolienne est une excellente source de revenus pour les municipalités qui accueillent des parcs éoliens sur leur territoire. Les municipalités qui participent aux projets issus de l’appel d’offres communautaire se verront verser des dividendes du projet une fois celui-ci en opération. Il s’agit d’un investissement qui rapportera pour la communauté, et ce, sur une période d’au moins 20 ans, soit la durée du contrat signé avec Hydro-Québec. Les municipalités qui ne sont pas impliquées directement à titre d’investisseur dans un projet éolien ne sont pas en reste, car elles reçoivent des contributions volontaires de la part du développeur, et ce, pour la durée totale du contrat également. Il s’agit de revenus stables et substantiels dont peut bénéficier l’ensemble de la communauté.

L’industrie éolienne est également créatrice d’emplois. Il y a présentement plus de 5 000 personnes qui travaillent à temps plein dans la filière éolienne au Québec. La période de construction est bien sûr le moment fort, mais des emplois sont également créés pour opérer et assurer l’entretien du parc éolien une fois en fonction. Il s’agit également d’un excellent outil de développement régional. Les régions de la Gaspésie et de la MRC de Matane en sont de très bons exemples.

L’implication des municipalités dans le développement éolien permet au Québec de demeurer un leader mondial de l’électricité renouvelable. Développée en complémentarité avec l’hydroélectricité, l’électricité de source éolienne ne produit pas de gaz à effet de serre, de déchets ou autres rejets polluants participant ainsi à réduire les changements climatiques et la pollution atmosphérique.

– L’acceptabilité sociale : la clé du développement éolien au Québec

 

Comme tout autre type de développement, le développement éolien est souvent synonyme de changement. La filière éolienne est relativement jeune au Québec et plusieurss ont des questions ou souhaitent avoir plus d’information. L’acceptabilité sociale et l’engagement envers les communautés sont essentiels dans le développement de projets éoliens. Transparence, ouverture face aux préoccupations soulevées et communication avec les citoyens et les élus constituent les pierres d’assise pour s’assurer d’un développement harmonieux et durable. Il est tout de même important de mentionner qu’acceptabilité sociale ne veut cependant pas dire unanimité. Tout projet de développement peut avoir ses opposants, et ceci n’est pas exclusif au développement éolien. Il est essentiel de tenter de développer un consensus dans la communauté et c’est sur cette recherche de consensus qu’il faut se concentrer, tenter d’atténuer les effets indésirables pour certains et répondre aux préoccupations des citoyens.

L’Association canadienne de l’énergie éolienne (CanWEA) a développé un guide des meilleures pratiques en matière de consultations publiques pour aider les développeurs de projets éoliens, mais également les municipalités. Il s’agit d’un outil clair et accessible qui détaille les étapes nécessaires à suivre dans l’élaboration et le développement d’un projet éolien.

En bref, l’énergie éolienne peut être un outil de développement économique régional très efficace en plus de faire participer les collectivités québécoises dans la lutte aux changements climatiques et à la réduction de la pollution.

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    CanWEA
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    CanmetÉNERGIE
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    CCÉG

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