Les matières résiduelles


Les matières résiduelles
La génération d’une quantité importante de matières résiduelles est un des impacts majeurs liés aux événements. Au Québec, près de 40% des matières résiduelles générées sont composées de matières organiques qui pourraient être valorisées. D’ailleurs, ces matières organiques sont considérées comme le principal responsable des GES émanant des sites d’enfouissement (RECYC-QUÉBEC, 2010). Il est donc important d’évaluer quels types de matières seront générées par l’événement et comment on en disposera. Voici quelques mesures qui permettront une gestion responsable des matières résiduelles :– Adopter la hiérarchie des 3RV (réduire, réutiliser, recycler et valoriser)Lorsque l’objectif est de rendre un événement plus écoresponsable, certaines mesures de restriction sont nécessaires. L’idée principale est de repenser le mode opérationnel et d’éliminer d’emblée les éléments non essentiels qui génèrent des matières résiduelles avant de mettre en place des mesures pour recycler et valoriser les matières résiduelles (ex. : privilégier l’utilisation de vaisselle réutilisable à la vaisselle compostable ou jetable).  Pour orienter la réflexion et les actions à mettre en œuvre, le Guide pour la réduction des matières résiduelles lors de l’organisation d’événements publics de RECYC-QUÉBEC et du Réseau des femmes en environnement, peut s’avérer très utile.

– Comptabiliser la génération des matières résiduelles

Dans le but d’établir un processus d’amélioration continue et permettre de fixer des objectifs annuels, il est nécessaire d’enregistrer la quantité de matières générées lors des événements. Ceci peut se faire de deux façons :

  • en pesant les contenants remplis de matières recyclables, matières compostables et déchets ultimes (destinés à l’enfouissement)
  • en notant le nombre de contenants remplis pour chaque type de matière, la dimension des contenants ainsi que le pourcentage de remplissage (ex. : 6 bacs roulants de recyclage de 360 litres remplis à 100 %, 1 conteneur de 4 verges rempli à 50 %).

À l’aide d’un calculateur développé à cet effet par le Conseil québécois des événements écoresponsables, il est possible d’obtenir un estimé du poids total (en kg) de chaque type de matières résiduelles en indiquant la dimension et le nombre de contenants remplis. En utilisant des facteurs de conversion de densité des matières, ce calculateur produit un bilan du poids estimé des matières générées par l’événement ainsi que l’équivalent de GES émis par chaque type de matières résiduelles. Voir « Calculateur GMR » dans la section Ressources pratiques ci-bas pour accéder à cet outil.

– Conclure une entente avec une entreprise de collecte des matières organiques

Si la municipalité n’est pas équipée d’un système de valorisation des matières organiques, l’équipe d’organisation peut prendre une entente avec une entreprise qui transporte les matières organiques à un site de compostage. Ces entreprises offrent souvent le service de pesée des matières et ces résultats serviront à cibler les objectifs de valorisation des prochains événements afin d’assurer l’amélioration continue. Consultez le Répertoire québécois des récupérateurs, recycleurs et valorisateurs de RECYC-QUÉBEC pour connaître les services à proximité.

– Établir des objectifs mesurables de réduction des matières résiduelles

Pour se fixer des objectifs mesurables, il faut d’abord avoir une bonne idée de la quantité de matières résiduelles générées et ensuite se fixer des cibles réalistes de réduction. Le but principal d’un objectif mesurable est de pouvoir évaluer, suite à l’événement, si l’objectif a été atteint. Dans l’esprit de l’amélioration continue, les objectifs devront être réévalués d’une année à l’autre et réajustés au besoin. Il est bien important de demeurer réaliste dans l’établissement d’objectifs afin de maintenir la motivation de tous ceux qui contribuent à l’effort. D’ailleurs, il est fortement encouragé de communiquer les résultats des objectifs suite à l’événement. Ceci démontre une transparence et renforce l’image de la municipalité auprès de ses parties prenantes.

Voici quelques exemples d’objectifs mesurables pour des événements récurrents :

  • réduire de 40 % l’impression de dépliants promotionnels, par rapport à l’année précédente;
  • réduire de 25 % le nombre de bacs de déchets ultimes placés sur les lieux de l’événement, par rapport à l’année précédente;
  • réduire de 90 % les cadeaux offerts aux invité(e)s, par rapport à l’année précédente, en faisant un tirage au sort plutôt qu’en offrir un à chacun.

Dans le cas d’un premier événement ou d’un événement non-récurrent, les objectifs seront plutôt basés sur les initiatives mises en place au cours de la démarche écoresponsable. Par exemple: l’équipe d’organisation a décidé de réduire de 45 % les dépliants imprimés, par rapport à la planification initiale. Il est bien important de quantifier et d’enregistrer toutes les réductions et économies effectuées lors de la planification car ces montants épargnés pourront être réinvestis dans d’autres initiatives.

– Recruter une patrouille verte

Lorsqu’un objectif de valorisation est établi, par exemple 80 % des matières résiduelles générées par l’événement seront recyclées ou compostées, une patrouille verte est essentielle. Celle-ci assure le tri des matières dans les bacs de récupération et la sensibilisation des invité(e)s. Pour aider cette patrouille dans son travail et accroître ses chances d’atteindre son objectif de valorisation, la municipalité devrait afficher une signalisation claire. RECYC-QUÉBEC met à la disposition des municipalités des signalisations pré-faites à cet effet (voir les Ressources pratiques pour accéder à celles-ci).

– Redistribuer les surplus de nourriture aux bénévoles, aux participants ou à un organisme charitable local

En principe, les repas de style buffet ont tendance à générer des surplus. Il est recommandé de bien évaluer la quantité de nourriture servie afin de limiter ces surplus (certains traiteurs écoresponsables suggèrent de réduire de 10 % la quantité commandée), et de prévoir une alternative pour ne pas gaspiller la nourriture qui resterait tout de même en trop. Par exemple, une entente peut être conclue avec un organisme charitable local ou les surplus peuvent être redistribués aux bénévoles, à l’équipe de gestion de l’événement ou encore aux participant(e)s.

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