L’audit

Un audit consiste à dresser le portrait de la flotte de véhicules afin d’identifier où se situent les opportunités d’économie de carburant et de réduction de GES. Les différents éléments qui sont examinés lors d’un audit comprennent :

  • Les types de véhicules ou machineries qui composent la flotte (voir l’Annexe A pour une liste des différents types)
  • L’âge des véhicules
  • Le profil d’utilisation de la flotte de véhicules, c’est-à-dire :
    • La distance moyenne parcourue par chaque unité (ex. : parcours quotidien supérieur ou inférieur à 60 km)
    • La vitesse moyenne des véhicules
    • Le nombre d’heures de marche au ralenti des moteurs dans le cycle d’opération moyen
    • L’identification des accessoires présents sur chaque unité (ex. : pompe hydraulique, génératrice, pompe pour arrosage, etc.)
    • L’identification des unités dont l’usage entraîne beaucoup de marche au ralenti due à l’utilisation de tels accessoires
  • Le(s) type(s) de carburant utilisé(s) (essence, diesel, propane, gaz naturel, biocarburants, électricités, moteurs hybrides, etc.) Les produits d’entretien utilisés (huiles, additifs, produits lubrifiants et pénétrants, nettoyeurs, dégraisseurs, peintures, etc.)
  • L’historique de consommation de chaque unité
  • L’historique d’entretien et de réparation de chaque unité
  • La durée de vie prévue (probable) de chaque unité basée sur l’usage ou la performance

Des données additionnelles pourraient être recueillies selon la flotte de véhicules et les informations que possède la municipalité.

Un audit représente l’une des toutes premières actions à mettre en place lors d’une démarche d’amélioration continue. La décision d’ouvrir ses portes à des spécialistes, d’accepter la critique et de se faire comparer à d’autres est le résultat d’un véritable examen de conscience.

L’audit sert principalement à :

  • Caractériser la flotte de véhicules afin d’identifier des indicateurs de performance énergétique et de gestion de la flotte
  • Identifier  les pratiques actuelles de gestion de carburant
  • Identifier la pénétration technologique actuelle de la municipalité
  • Identifier les politiques et règlements en vigueur dans la municipalité quant à la gestion de la flotte
  • Évaluer le coût du cycle d’utilisation (CCU), c’est-à-dire vérifier si un véhicule entraîne des coûts élevés d’entretien
  • Établir le bilan de GES de la flotte municipale selon la phase d’utilisation du véhicule, incluant les GES provenant des matières résiduelles qu’il génère (voir l’Annexe B pour en savoir plus sur la quantification des émissions de GES)

Toutefois, au moment d’entreprendre un audit, il est conseillé de consulter toutes les personnes intervenant dans la gestion de la flotte de véhicules (gestionnaires, chefs d’équipe, chefs d’atelier, contremaîtres, secrétaires, mécanicien(ne)s, ingénieur(e)s, opérateurs(trices), commis aux pièces, acheteurs(euses), etc.) et de mettre sur pied un comité interne qui les rassemble.

Il faut répondre aux questions suivantes :

  • Quels sont les outils administratifs utilisés par les différents intervenant(e)s ayant un lien avec la gestion de la flotte? Y a-t-il une synergie entre ces outils administratifs?
  • Existe-t-il un historique d’entretien? Si oui, quel outil est utilisé pour le documenter?
  • Existe-t-il un historique de consommation de carburant? Si oui, de quelle façon est effectuée l’analyse de consommation (ex. : se fait-elle globalement ou est-elle définie par unité ou kilomètre parcouru)? Quel outil est utilisé pour documenter ces informations?
  • Un plan d’entretien préventif est-il en place? Si oui, quel outil est utilisé?
  • Un plan d’entretien prédictif est-il en place? Si oui, quel outil est utilisé?

Ce n’est qu’à partir de ces données, entre autres, que les spécialistes seront en mesure d’effectuer un audit.

La caractérisation du profil d’utilisation des véhicules

Il se peut que certaines données n’existent pas ou ne soient pas adaptées au besoin au moment de l’audit. Dans ce cas, une caractérisation du profil d’utilisation des véhicules peut être réalisée afin de recueillir ou adapter ces données. Notamment, ceci peut être fait par l’entremise d’une instrumentation des véhicules, c’est-à-dire l’installation d’un système embarqué, aussi appelé enregistreur de données véhiculaires ou boîte noire (voir l’Annexe C pour plus de détails).

La municipalité peut acheter un système embarqué (et le logiciel qui l’accompagne) ou faire appel à des spécialistes qui fourniront ces équipements avec le service. Si la municipalité opte pour l’achat de l’équipement, elle devra prévoir une personne pour faire le suivi des données recueillies et la préparation de rapports. Ces tâches sont comprises dans le service offert par des spécialistes. Dans les deux cas, la municipalité devra identifier les véhicules nécessitant le recours à un système embarqué, normalement ceux qui présentent une forte consommation de carburant ou qui sont utilisés pour des fonctions bien spécifiques (ex. : épandage de sel ou sable, camion de livraison ou de service, etc.).

À titre indicatif, un système embarqué peut coûter entre 1 500 $ et 3 000 $, selon le niveau d’information requis et le besoin d’ajout de capteurs. La période de retour sur l’investissement peut être d’environ 12 mois. Un tel système est transférable d’un véhicule à l’autre. Certains systèmes bénéficient d’une subvention du Ministère des Transports du Québec (MTQ) par son Programme d’aide gouvernementale à l’amélioration de l’efficacité énergétique dans le transport routier, ferroviaire et maritime (PEET). Une liste des technologies subventionnées se retrouve sur leur site Internet.

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Comité d’experts

Ingénieur junior Frédéric Faulconnier
Frédéric Faulconnier
FPinnovations
Président Pierre Girard
Pierre Girard
Réduction CO2
Chercheur sénior, ing. Steve Mercier
Steve Mercier
FPInnovations

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