La ventilation

Afin d’assurer la santé et le confort de ses occupants, tout bâtiment doit « respirer » en admettant de l’air neuf extérieur et en évacuant, par le fait même, son air vicié. Une bonne qualité d’air dans les bâtiments est essentielle, comme nous y passons la très grande majorité de notre temps. Les polluants à évacuer sont multiples, tels que le CO2 dégagé par les occupants ou les composés organiques volatiles (COV) contenus dans les colles et les enduits de finition du bâtiment et de son ameublement. Dans le cas d’applications particulières, les polluants à évacuer peuvent être des vapeurs et fumées de cuisson dans une cuisine, des gaz d’échappement de véhicules dans un garage ou des vapeurs de solvant dans un atelier.

La ventilation d’un bâtiment a un coût énergétique. Celui-ci est présent en raison de la force mécanique nécessaire pour faire circuler l’air dans les conduits d’admission d’air neuf et d’évacuation de l’air vicié, puis pour réchauffer l’air neuf entrant, en hiver, ou pour refroidir l’air, en été, si le bâtiment est climatisé. Dans certains cas, il faut aussi ajouter l’énergie nécessaire pour humidifier l’air neuf.

Ces mesures sont possibles au niveau de la ventilation :

 

– Améliorer la qualité de l’air intérieur

Une première façon de diminuer les coûts énergétiques liés à la ventilation est la diminution des besoins de ventilation, par exemple en limitant la production de polluants devant être éliminés. Ceci peut être accompli entre autres :
Par l’utilisation de matériaux de finitions à faible dégagement de COV
Par le choix d’un ameublement dégageant peu de COV

  • Par l’utilisation de solvants et produits domestiques non toxiques
  • Par l’extinction des moteurs à combustion, lorsque possible
  • Par l’utilisation d’équipements fonctionnant à l’électricité plutôt qu’au gaz, diesel ou essence
  • Etc.

Il faut tout de même veiller à ne pas abaisser la ventilation en deçà des normes minimales exigées.

Les fiches techniques des produits et matériaux nous renseignent de plus en plus sur leur teneur en COV. Il faut rechercher les indications de faible teneur en COV, que l’on retrouve maintenant sur une vaste sélection de produits et matériaux alternatifs.

– Élimination des polluants à la source

Un autre moyen permettant de diminuer les besoins de ventilation est l’élimination des polluants à la source. Si on évacue un polluant dès son point de production, plutôt que de laisser ce dernier se diluer dans l’air ambiant, on aura besoin de ventiler un moins grand volume d’air pour maintenir une qualité d’air acceptable. Par exemple :

  • On placera une évacuation d’air près des photocopieurs et imprimantes laser afin d’éliminer l’ozone qu’ils dégagent
  • Les aires de cuisson des restaurants seront équipées de hottes d’évacuation
  • Les aires de travail d’un atelier où on utilise des colles, solvants et autres produits toxiques seront équipées de bouches d’extraction
  • Les gaz d’échappement de machineries réparées dans un garage seront directement évacués à l’extérieur
  • Etc.


– Diminution de la ventilation

Il est fréquent que le niveau de ventilation ne corresponde pas au besoin réel d’une situation. On calcule les besoins de ventilation selon le nombre de personnes qui occupent une pièce ou encore selon le type d’activité qui s’y déroulera. Par exemple, un bureau où travaillent huit personnes nécessitera moins de ventilation qu’un garage ou une cuisine où travaillent également huit personnes. Dans bien des cas, pour une majorité des heures dans l’année, l’intensité de l’activité et le nombre d’occupant(e)s dans une pièce seront moindres que ce pour quoi la ventilation a été conçue. Une diminution de la ventilation, lorsque possible, permet alors des économies.

Pour ce faire, on peut contrôler la ventilation selon un horaire prédéfini ou installer des détecteurs de CO2, d’humidité ou de COV. La ventilation s’ajustera alors selon le besoin réel, en fonction du degré de contaminants dans la pièce. Idéalement, on tentera de contrôler la ventilation selon des zones d’activités similaires ou d’horaires similaires, afin d’éviter de ventiler des secteurs inactifs ou inoccupés. Il faut également toujours voir à respecter les normes en vigueur.

– Diminuer le besoin énergétique lié à la ventilation

 

La plus grande partie de l’énergie nécessaire à la ventilation sert au chauffage de l’air neuf en hiver et à son refroidissement en été, si l’édifice est climatisé.

On peut diminuer le besoin énergétique en récupérant la chaleur ou la fraîcheur de l’air vicié évacuée afin de préchauffer ou rafraîchir l’air neuf entrant. La récupération de la chaleur ou de la fraîcheur est rendue possible par l’ajout d’un système de récupération de chaleur sur le système de ventilation. Il existe différents systèmes de récupération de chaleur qui ont chacun leurs avantages et inconvénients.

On peut trouver plus d’information à cet effet en suivant ce lien.

– Utilisation de moteurs à haute efficacité

L’utilisation de moteurs à haute efficacité permet de réduire les besoins énergétiques des ventilateurs du système de ventilation.

– Ventilation naturelle

 

On peut songer à ventiler un bâtiment de façon naturelle, c’est-à-dire par des fenêtres ouvrantes et des orifices de ventilation. On économise alors la force motrice que nécessite la ventilation mécanique. Cette méthode de ventilation ne permet généralement pas la récupération de la chaleur ou de la fraîcheur de l’air vicié évacué. Ce type de ventilation est donc principalement avantageux lorsque les conditions de température et d’humidité extérieures sont idéales. Il est également plus difficile de s’assurer du bon niveau de ventilation, étant donné que ce dernier dépend de la dynamique naturelle du bâtiment, qui est changeante selon les conditions météorologiques. Le niveau de ventilation peut devenir d’autant plus inadéquat si son contrôle est laissé aux usagers(ères), via, par exemple, des fenêtres ouvrantes. Les ingénieur(e)s ont souvent des réticences par rapport à la ventilation naturelle à cause de cette éventualité, entre autres.

– Utilisation d’une énergie renouvelable

En période de chauffage, on peut profiter de l’énergie solaire afin de diminuer les besoins énergétiques pour le chauffage de l’air neuf.

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Les experts derrière ce chapitre

Comité d’experts

Architecte, MOAQ, professionnelle accréditée LEED BD+C Vouli Mamfredis
Vouli Mamfredis
Studio MMA
Expert-conseil, B. Ing., M.Sc Francis Pronovost
Francis Pronovost
Écobâtiment
Ingénieur énergéticien Guillaume Porcher
Guillaume Porcher
Green e-motion

Mandat spécifique

  • Gilles Auger
    AQAIRS
  • David Bérubé
    Quantum Énergie
  • Jean-François Baril
    AQME
  • Paul Dupas
    Écobâtiment
  • Frédéric Genest
    PAGEAU MOREL
  • Jean-Philippe Jacques
    AQME
  • Paul-Alexandre Langlais
    Ambioner
  • Léa Méthé-Myrand
    Écobâtiment
  • Marie-Josée Roy
    AQAIRS
  • Marie-Ève Sirois
    Écobâtiment
  • Denis Tanguay
    CCÉG
  • Sonia Veilleux
    Ambioner
  • Nicolas Lacroix
    Ecosystem

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