Annexe B : La quantification des émissions de GES des véhicules

Il existe différentes façons de quantifier les émissions de GES. L’explication présentée ici consiste à analyser le cycle de vie d’un véhicule ou d’une flotte pour quantifier ses émissions de GES.

Les émissions de GES peuvent être  calculées selon la grille GHGenius de Ressources naturelles Canada. Dans cette grille, on retrouve une feuille de calcul nommée Lifecycle Result où sont listés différents types de carburants et véhicules. Il est à noter que certains types de véhicules ne sont pas listés : les véhicules lourds et légers, les autobus, les machines hors route tel les chargeuses, les tracteurs sur chenille, les petites machineries, etc. De plus, GHGenius ne tient pas compte des émissions réelles reliées directement à la fabrication, l’utilisation et l’entretien des véhicules et machineries. Par contre, c’est une façon simple de réaliser une première quantification des émissions de GES liées aux carburants (avec une perspective d’analyse de cycle de vie) et à l’assemblage de pièces pour les véhicules inscrits dans la liste de GHGenius.

Pour quantifier globalement la flotte (plutôt qu’un véhicule seul), il faut mesurer les intrants et sortants utilisés pour les pièces lors de l’entretien des véhicules. Ceci peut être mesuré en quantifiant les matières résiduelles par type. À cette fin, la meilleure façon de procéder est de mettre en place la formule Clé Verte de Recyc-Québec, une formule qui sera obligatoire pour les ateliers de réparation de véhicules dans un avenir très rapproché.

L’approche globale à la quantification des émissions de GES, c’est-à-dire évaluer la flotte au complet et non un seul véhicule, a des avantages et inconvénients. D’une part, elle permet d’avoir une bonne idée des quantités de matières résiduelles générées (matières recyclables, matières non-recyclables, matières dangereuses recyclables, matières dangereuses non-recyclables, matières à valoriser) et ainsi d’identifier les meilleures options de gestion de ces matières. D’autre part, elle ne permet pas d’avoir un portrait exact de la quantité d’émissions de GES émises par véhicule ou machine. Il sera donc plus difficile de valider le coût d’émission par véhicule versus le coût de son entretien, les deux étant étroitement liés. Il sera aussi plus difficile d’identifier les performances spécifiques à chaque véhicule ou machine.

Lorsque la performance spécifique à chaque véhicule ou machine est connue, il est alors plus facile de faire des choix éclairés lorsqu’il s’agit d’améliorer l’efficacité énergétique de la flotte de véhicules ou de remplacer un véhicule ou machine. En effet, le prix de revente du véhicule ou machine à la fin de sa durée de vie sera plus exact et il sera plus évident de savoir quand il faut le remplacer.

Lors de la quantification des émissions de GES d’un véhicule, toutes les sources d’énergie doivent être prises en compte : celles liées au type de carburant, au temps passé par le véhicule ou la machine dans l’atelier mécanique, au type de chauffage utilisé pour l’atelier, aux ressources humaines employées pour l’entretien, la réparation et la gestion, aux pièces utilisées (recyclées ou neuves), etc. Pour une quantification encore plus exacte, et donc une meilleure diminution des émissions de GES, l’optimisation des trajets et de l’utilisation des véhicules devra également être considérée. Plus l’analyse est détaillée, plus la performance des véhicules, des travailleurs responsables de l’entretien, et des individus détenant les pouvoirs décisionnels sur la flotte de véhicule pourra être améliorée. De cette façon, les risques de danger physique et environnemental peuvent être mieux gérés considérant le contexte évolutif d’une flotte de véhicules, car toutes les parties de la chaîne sont impliquées et connaissent les actions de chacun.

Donc pour une municipalité qui débute, les étapes à suivre pour procéder à une quantification des émissions de GES sont :

  1. Suivre une formation de base (Mécanicien Averti)
  2. Former un comité en efficacité énergétique, composé de tous les intervenants liés à la flotte de véhicules
  3. En impliquant le comité, réaliser une évaluation de départ identifiant les pratiques déjà en place
  4. Identifier les opportunités d’amélioration des performances environnementales et de réduction des coûts
  5. Gérer les risques
  6. Se fixer des objectifs et assurer un suivi des résultats des performances
  7. Tester des scénarios afin d’évaluer les futurs changements
  8. Communiquer les résultats
  9. Déterminer l’empreinte écologique de la municipalité et de ses services par secteur d’activités (cette analyse plus détaillée aidera à mesurer les performances des différents secteurs et permettra d’apporter les ajustements nécessaires pour optimiser l’ensemble des travaux municipaux)

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Steve Mercier
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