Les modes de réalisation de projets

Un projet d’amélioration énergétique d’un bâtiment existant peut être réalisé sur la base d’un contrat traditionnel ou de performance. Un bref aperçu de ces deux modes de réalisation est présenté ci-bas. Peu importe le mode choisi, il est essentiel de démarrer le projet avec une entente limpide entre les deux parties afin d’éviter les zones grises qui finissent souvent par engendrer des coûts additionnels.

Réalisation basée sur un contrat traditionnel

 

Dans un contrat traditionnel, la municipalité est le maître d’œuvre de son projet. Elle assume ainsi la majeure partie des risques et responsabilités, mais elle peut contrôler la qualité des produits et ressources choisis et profite pleinement des bénéfices liés au projet. Dans ce mode, la municipalité s’adjoint les services de professionnels (ingénieurs, architectes, etc.) et d’entrepreneurs pour concevoir et réaliser le projet. Le contrat traditionnel ne comprend habituellement pas de garantie financière sur la performance du projet. Les étapes d’un projet réalisé en mode traditionnel sont décrites dans une autre section de ce chapitre.

Le principal avantage que présente le mode traditionnel est un investissement de départ  généralement moins élevé que ses alternatives. Ceci n’empêche toutefois pas qu’un dépassement budgétaire soit possible si des imprévus surviennent dans les différentes étapes du projet.

Une variante du contrat traditionnel est l’approche cost plus. Cette méthode n’offre pas tant une garantie des coûts qu’un contrôle plus accentué de ceux-ci, tous étant présentés en toute transparence à toutes les parties concernées (coût réel des équipements et de l’installation, coût administratif, profit, etc.). Procéder ainsi peut souvent sécuriser une municipalité, mais puisqu’elle sera appelée à analyser les différentes soumissions (en fonction de critères qu’elle aura établis selon des priorités comme le coût, la fiabilité, les performances énergétiques, etc.), elle devra prévoir des dépenses additionnelles à cette fin. La méthode cost plus permet de plus facilement identifier, et donc choisir, le soumissionnaire qui est le moins « gourmand » au niveau des profits. Ceci permet notamment, avec la même enveloppe budgétaire, d’utiliser le « profit gagné » en sélectionnant, par exemple, des équipements plus performants ou plus fiables (et donc souvent plus chers). L’approche cost plus peut donc être un gage de qualité.

Réalisation basée sur un contrat de performance

 

Un projet d’amélioration énergétique peut être réalisé sur la base d’un contrat comprenant des cibles de performance. Parmi les cibles envisageables, on compte le coût du projet, les économies d’énergie et d’entretien, les montants de subventions ou la période de recouvrement de l’investissement. L’une ou l’autre des cibles peuvent être combinées. Elles sont définies conjointement entre la municipalité et la firme avant la mise en œuvre du projet, une étape qui sollicitera des efforts et du temps de la part de la municipalité.

La firme engagée pour réaliser le projet – idéalement une entreprise qui conçoit ET implante les mesures – aura à respecter ces cibles, faute de quoi elle devra verser une compensation au client.

La rémunération basée sur la performance limite le risque pour la municipalité, car si les cibles ne sont pas atteintes ou dépassées, le projet sera réalisé à moindre coût avec des honoraires réduits. En aucun temps des frais supplémentaires ne peuvent être exigés par la firme.

Une bonification de la rémunération peut aussi être associée au dépassement des cibles afin d’inciter la firme à optimiser la performance,  le coût de construction et les économies d’énergie du projet.

Pour dépasser les cibles de performance, et en particulier maximiser les économies, la firme aura à miser sur des améliorations énergétiques globales et approfondies du bâtiment plutôt que seulement sur le remplacement des équipements désuets. Cette approche peut générer de grandes économies, mais nécessite plus de temps de conception et peut aussi exiger un investissement important.

Au Québec, il existe un mode de réalisation lié à la performance qu’on appelle « ESE » (Entreprise de Service Énergétiques). Il a été promu par l’Association des gestionnaires de parcs immobiliers (AGPI) et adopté par de très nombreuses institutions. L’ESE doit garantir les économies du projet qu’elle réalise – tout comme l’ESCO (Energy Services Company) ailleurs en Amérique du Nord. Au Québec, la sélection de l’ESE a toutefois ceci de particulier : elle est basée sur la valeur actuelle nette (VAN) du projet proposé. La VAN englobe notamment le coût du projet, ses économies, ses subventions, ainsi que la durée de vie des équipements. Le projet dont la VAN est la plus élevée est celui qui a le plus de valeur, et non pas le coût le plus bas. Pour les firmes, maintenir une VAN élevée implique de travailler afin de générer le plus d’économies possible. Ainsi ce modèle aligne mieux les intérêts de la firme et du client que le modèle ESCO classique. Les étapes d’un projet réalisé en mode ESE sont décrites dans une autre section de ce chapitre.

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Les experts derrière ce chapitre

Comité d’experts

Architecte, MOAQ, professionnelle accréditée LEED BD+C Vouli Mamfredis
Vouli Mamfredis
Studio MMA
Expert-conseil, B. Ing., M.Sc Francis Pronovost
Francis Pronovost
Écobâtiment
Ingénieur énergéticien Guillaume Porcher
Guillaume Porcher
Green e-motion

Mandat spécifique

  • Gilles Auger
    AQAIRS
  • David Bérubé
    Quantum Énergie
  • Jean-François Baril
    AQME
  • Paul Dupas
    Écobâtiment
  • Frédéric Genest
    PAGEAU MOREL
  • Jean-Philippe Jacques
    AQME
  • Paul-Alexandre Langlais
    Ambioner
  • Léa Méthé-Myrand
    Écobâtiment
  • Marie-Josée Roy
    AQAIRS
  • Marie-Ève Sirois
    Écobâtiment
  • Denis Tanguay
    CCÉG
  • Sonia Veilleux
    Ambioner
  • Nicolas Lacroix
    Ecosystem

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