L’eau chaude domestique

Lorsque l’on traite la question de l’eau chaude domestique (ECD) dans les bâtiments municipaux, la première chose à faire est de déterminer quels sont les endroits où la présence d’eau chaude est indispensable. Ce faisant, on s’assure de réduire les besoins à la source.

Cette première étape est importante, car dans un grand nombre de cas, il est difficile de produire de l’eau chaude domestique avec un bon rendement global. Les causes sont nombreuses : fréquence des puisages, purge des circuits d’alimentation (eau chaude devenue froide au contact de la tuyauterie), déperditions des réservoirs, perte par bouclage (cas des systèmes de production centralisés qui alimentent un bâtiment de grande superficie), défauts de conception, ponts thermiques (robinetterie, tuyauterie), etc.

Cela doit forcer les concepteurs(trices) et le maître d’ouvrage à s’interroger sur la pertinence ou non d’avoir l’eau chaude domestique, surtout lorsque les volumes consommés, pour un point de puisage donné, sont inférieurs à 5 litres d’eau chaude par jour en moyenne.

Ces mesures sont possibles au niveau de l’eau chaude domestique :

 

– Minimiser la longueur des circuits de distribution

Pour les bâtiments neufs ou les rénovations majeures, il faut optimiser les besoins réels en ECD dès la phase de conception du bâtiment en réduisant au minimum la longueur des circuits de distribution de cette eau. Ceci est fait en ayant recours aux équipements les plus économes du marché (aérateur, minuteur, limiteur de pression, détection automatique, etc.) et en limitant si possible les points de puisage uniquement aux pièces d’eau principales (sanitaires, cuisine, douches).

– Choix d’un système de production d’ECD efficace

Une fois les besoins identifiés, se pose alors la question du choix du système de production d’eau chaude, lui- même fonction des volumes à produire (production instantanée, semi-instantanée, réservoir, etc.). Lorsque les volumes à produire sont élevés (> 250 litres/jour), il faut privilégier les solutions les plus éconergétiques telles que le chauffe-eau à condensation, le chauffe-eau thermodynamique, le chauffe-eau solaire thermique et la chaufferie alimentée par du biogaz. Puis, si possible, il est conseillé d’utiliser une source d’énergie renouvelable. Des exemples de bâtiments où la consommation d’ECD est importante sont le gymnase, l’aquaréna et la cuisine centrale. Il est à noter que si les besoins journaliers sont très élevés (plusieurs centaines de litres d’eau/jour), une production par chauffe-eau instantanés ou semi-instantanés est parfois préférable à d’imposants ballons de stockage.

Dans le cas des bâtiments existants, si les systèmes de production et de distribution d’ECD sont anciens ou très énergivores, leur remplacement de manière anticipée peut s’avérer pertinent dès lors que le gain énergétique annuel est important. Dans le cas où les systèmes de production en place sont conservés, il est important de vérifier le calorifugeage du circuit de distribution et de l’améliorer, si nécessaire.

Le choix d’un système de production dépend du nombre de points de puisage potentiels et de leur éloignement respectif. Dans certains cas, il est pertinent de planifier la production d’ECD de manière indépendante, c’est-à-dire que chaque point d’eau peut avoir sa technologie propre.  Par exemple, un gymnase utilise une chaudière à gaz à condensation pour la production d’ECD alimentant les douches tandis que le local technique placé à plus de dix mètres de la chaufferie à gaz est équipé d’un petit réservoir électrique muni d’une couverture isolante additionnelle pour la production d’ECD à usage plus ponctuel.

Le calcul des besoins en ECD est généralement basé sur des ratios de consommation moyenne pour un type de bâtiment donné. Pour un dimensionnement optimal des installations, l’approche à suivre est celle des « 3R ». Pour la plupart des installations, il faut faire appel à des entreprises spécialisées ou des firmes en génie-conseil ayant une bonne expérience en conception de système de production d‘ECD utilisant des énergies renouvelables.

– Choix d’un réservoir de stockage efficace

Quel que soit le système retenu, il faut toujours passer par un réservoir de stockage de l’eau chaude produite, dont la capacité est à déterminer en fonction des besoins réels en ECD du bâtiment. L’utilisation d’un tel réservoir permet de gérer le décalage entre les phases de production pendant lesquelles l’énergie est disponible (ou meilleur marché) et les phases de consommation (souvent aléatoires).

Au Québec, le coût relativement bas de l’électricité continue d’offrir un avantage économique concurrentiel aux réservoirs de stockages électriques simples (chauffage de l’ECD par une résistance électrique fixée à l’intérieur du ballon). Dans ce cas, il faut veiller à choisir un réservoir de stockage offrant la meilleure isolation possible, garante d’importantes économies d’énergie pendant toute la durée de vie de l’équipement. Toutefois, il est conseillé d’utiliser des énergies renouvelables, si possible.

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Les experts derrière ce chapitre

Comité d’experts

Architecte, MOAQ, professionnelle accréditée LEED BD+C Vouli Mamfredis
Vouli Mamfredis
Studio MMA
Expert-conseil, B. Ing., M.Sc Francis Pronovost
Francis Pronovost
Écobâtiment
Ingénieur énergéticien Guillaume Porcher
Guillaume Porcher
Green e-motion

Mandat spécifique

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    Écobâtiment
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    Ambioner
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