Les infrastructures routières au Québec: un contexte

Le Québec présente le meilleur bilan au Canada en termes d’émissions de GES par habitant(e). Il est aidé en cela par la production électrique qui représente moins de 2 % des émissions alors qu’elle en représente le tiers ailleurs au Canada. Il est également aidé par son parc automobile qui est le plus performant au Canada en termes d’efficacité énergétique (MDDEP, 2008).

Parmi les émissions de GES issues du transport, les trois quarts sont imputables au transport routier. Ce dernier constitue donc un champ d’étude privilégié pour l’identification de pistes de réduction des émissions de GES.

Au Canada, l’énergie est utilisée dans les cinq secteurs de l’économie, à savoir les secteurs résidentiel, commercial et institutionnel, industriel, des transports, et agricole. En 2009 au Canada, ces secteurs ont consommé au total 8 541,6 pétajoules (PJ) (MDDEP, 2011). Le secteur industriel représentait la plus grande part de la consommation d’énergie, suivi des secteurs des transports, résidentiel, commercial et institutionnel, et agricole. Les émissions totales de GES liées à la consommation d’énergie des cinq secteurs étaient de 463,9 mégatonnes (Mt) en 2009. L’énergie consommée dans le secteur des transports et le secteur agricole possède une intensité en GES plus grande que les autres secteurs. Ceci signifie que le type d’énergie utilisé a  un potentiel de réchauffement climatique supérieur dû à son faible rendement énergétique.

 

Au Québec, le domaine des transports est le plus gros générateur d’émissions de GES avec 43,5% des émissions en 2009 comme le montre le tableau 1.

Tableau 1 : Émissions de GES par secteur d’activité au Canada et au Québec en 2009 (Sources : RNCan, 2011 et MDDEP, 2011)

Secteur d’activité

Émissions de GES (part du secteur en 2009)

Canada Québec

Industriel

38 % 28 %
Transport

31 %

43,5 %

Résidentiel, commercial et institutionnel

28 %

14 %*

Commercial et institutionnel

13 %

n.d.

Agricole

3 %

7,9 %

Matières résiduelles

n.d.

5,9 %

Électricité

n.d.

0,8 %

*désigné comme « résidentiel tertiaire » par le MDDEFP pour le Québec

 

 

Pour analyser plus efficacement et dans leur totalité les émissions de GES liées au transport routier, il est nécessaire de se doter d’un outil d’analyse qui permette de dégager les résultats suivants :

  • Identifier et évaluer les principales sources de GES pour une infrastructure de transport
  • Évaluer les GES émis par chaque source afin de les hiérarchiser
  • À partir de ces constats, identifier les actions qui comportent les plus grands potentiels de réduction des émissions de GES

Ce chapitre sur les émissions de GES des infrastructures de transport sera organisé suivant cette structure en se dotant d’un outil d’analyse qui est l’empreinte carbone.

Les faits saillants de l’analyse menée dans les sections subséquentes sont les suivants :

  • Les infrastructures routières sont d’importantes sources de GES et de grandes réductions d’émissions de GES peuvent y être envisagées. Les interventions sont très variées et concernent toutes les phases de la vie d’une infrastructure.
  • Le calcul de l’empreinte carbone permet de bien comprendre la problématique spécifique à chaque infrastructure, de mettre en évidence les principales phases génératrices de GES et d’envisager une hiérarchie des actions à mener.
  • La phase d’utilisation de l’infrastructure routière est de loin la plus productrice de GES.
  • Les mesures pouvant être envisagées pour réduire l’empreinte carbone sont de diverses natures et doivent être adoptées en fonction du contexte.


Rappelons que les municipalités exercent un contrôle direct ou indirect sur environ la moitié des émissions de GES du Québec et qu’elles représentent un acteur primordial pour agir, en particulier dans le domaine du transport.
En effet, les pouvoirs qui leur sont dévolus leur permettent d’intervenir sur la voirie et ses équipements de circulation, sur le stationnement, sur le transport collectif et ses mesures préférentielles, puis sur le transport actif dont en particulier le vélo avec ses mesures préférentielles. Il faut se rappeler aussi que l’infrastructure routière ayant la plus petite empreinte carbone est celle qui n’est pas construite.

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