La phase d’entretien et réhabilitation

La phase d’entretien et de réhabilitation représente moins de 1 % des émissions de GES dans l’analyse du cycle de vie de l’infrastructure routière (CETE, 2009). Une chaussée avec une conception déficiente requerra une fréquence d’entretien plus élevée, ce qui aura un impact considérable sur les émissions de GES. Dès la conception, il faut prendre en considération l’entretien pour éviter de mal planifier l’infrastructure et se retrouver avec des coûts prohibitifs ou des techniques irréalistes. Les chaussées rigides sont généralement construites pour leurs longues durées de vie et le peu d’entretien qu’elles nécessitent, principalement à cause de leur faible taux de détérioration. Les chaussées souples sont utilisées couramment dans les municipalités du Québec et sur les autoroutes à cause de leur usage historique et de l’expérience développée pour leur entretien et leur réhabilitation.

Il faut noter que les interventions typiquement requises pour les chaussées rigides ne sont pas de même nature que celles qui répondent aux besoins pour les chaussées souples. Les opérations et les équipements utilisés, ainsi que les paramètres techniques visés sont parfois très différents. Il ne serait donc pas souhaitable de comparer ces choses entre elles sur le seul plan de la fréquence des interventions ou de leur nombre.

D’autres implications que le nombre, tels le coût, la durée d’intervention et la maîtrise technique requise font que les interventions diffèrent considérablement entre les deux types de chaussées. Il est donc assez difficile de s’en remettre au seul nombre d’interventions pour résumer une comparaison qui s’avère complexe du point de vue de la prise de décision et de la gestion.

Ainsi, il est admis que les investissements plus élevés requis pour une chaussée rigide se justifient pleinement dans les cas de conditions de circulation agressives comportant un fort volume et une proportion importante de camions. À l’inverse, des chaussées souples représenteront le meilleur investissement pour des chaussées destinées à un usage moins intense, la séparation entre ces deux catégories nécessitant une analyse plus détaillée et adaptée au cas par cas.

Aspects significatifs

Lors de la conception d’une chaussée, la durée de vie de conception initiale est souvent inférieure à la durée de vie réelle d’une chaussée, telle qu’estimée dans une analyse de cycle de vie. Afin d’assurer cette longévité, établir un calendrier d’entretien et de réhabilitation des chaussées constitue une bonne pratique afin de prolonger la durée de vie d’une chaussée au-delà de sa durée de vie de conception initiale.

Dans le cas des chaussées rigides, les activités d’entretien et de réhabilitation les plus courantes sont l’amélioration de la performance des joints au moyen du regarnissage, les réparations de surface et le remplacement de dalles par des réparations pleine épaisseur. Sur les chaussées plus circulées, l’uni est plus important et il est recommandé de réhabiliter la texture pour assurer une performance acceptable. Pour les chaussées souples, une combinaison d’entretien et de réhabilitation préventifs permet d’assurer leur longévité. Ces principales activités incluent le scellement de fissures, les réparations ponctuelles ainsi que le planage et resurfaçage de la couche de surface (ARA, 2012).

Une réhabilitation bien planifiée : la ville de Sainte-Julie est récompensée

La ville de Sainte-Julie sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal a reçu le prix du ministre en infrastructures municipales en 2012, décerné conjointement par le MAMROT et le CERIU. Ce prix récompense la municipalité de ses efforts pour optimiser la reconstruction du viaduc de la sortie 102 en réduisant au maximum les impacts négatifs du chantier pour sa population et pour le trafic général qui traversait le milieu bâti. L’excellence de la gouvernance du dossier a permis de réduire de 27 à 14 semaines le temps nécessaire à la reconstruction du viaduc, grâce en particulier à une concertation efficace de tous les services municipaux et des partenaires qui ont contribué aux plans de mesures de mitigation et de communication mis en place.

Une construction ou réhabilitation bien planifiée avec tous les acteurs concernés sera plus efficace au niveau des coûts, des impacts sur la communauté et des émissions de GES liés à une congestion accrue qu’entraînent souvent les périodes de travaux.

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