Le plan de gestion des cours d’eau et le bassin de rétention du parc Schulz


Le plan de gestion des cours d’eau et le bassin de rétention du parc Schulz
Titre du projet :
Le plan de gestion des cours d’eau et le bassin de rétention du parc SchulzNom de la municipalité :
Ville de Saint-JérômeDescription du projet :
1) Le plan de gestion des cours d’eau

  • Dates de début et de fin du projet:

2005 à 2007 : Relevés de terrain, caractérisation des cours d’eau et milieux humides, et cartographie

Novembre 2007 : Signature de l’entente entre la Ville de Saint-Jérôme, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) et la MRC de la Rivière-du-Nord

2008 : Mise en œuvre et application réglementaire du Plan de gestion des cours d’eau dans les projets de développement

  • Description du projet:

La Ville de Saint-Jérôme, située à un peu plus de 50 km au nord-ouest de l’île de Montréal, est la capitale de la région des Laurentides aussi appelée la «Porte du nord».

Depuis quelques années, dans les projets résidentiels de grande envergure, la Ville favorise une vision à long terme et globale du développement urbain par bassins versants de drainage plutôt qu’un développement au cas par cas ou par limites «artificielles» de propriété.

En effet, la Ville de Saint-Jérôme a réalisé un Plan de gestion des cours d’eau pour lequel elle a conclu une entente, en 2007, avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) et la Municipalité régionale de comté de la Rivière-du-Nord. Une première au Québec.

Ce Plan de gestion des cours d’eau comprend une caractérisation des plans d’eau et des milieux humides en fonction de leurs caractéristiques biophysiques et hydrauliques et une cote d’évaluation est associée à chacun.  Les critères d’évaluation biophysiques sont la dimension, l’unicité, l’humidité, la biodiversité, la rareté et l’intégrité (voir figure 1).  Les critères d’évaluation hydrauliques sont le débit de pointe de récurrence 2 ans, le volume d’eau drainé et l’importance hydraulique relative du cours d’eau.

Le type (primaire, secondaire et tertiaire), la classification (1er ordre et 2e ordre) et le niveau de protection ont ensuite été déterminés pour chaque cours d’eau (voir figure 2) situés en zone urbaine, péri-urbaine et agro-forestière.

À titre d’exemple, pour le bassin versant de drainage P-BE-36B (voir figure 3), l’inventaire sur le terrain a été effectué (voir figure 4) et les critères biophysiques (voir figure 5) et hydrauliques (voir figure 6) ont permis de rédiger une fiche analytique pour ce bassin versant de drainage (voir figure 7).

Le Plan de gestion des cours d’eau permet d’encadrer le développement urbain en mettant en valeur les caractéristiques naturelles du territoire. Les cours d’eau et les milieux humides à protéger sont ainsi intégrés au développement et au réseau de parcs et espaces verts.  Dans les cas où un milieu humide de moindre valeur doit être compromis dans le cadre du développement urbain un mécanisme de compensation écologique a été prévu.  À cet effet, un plan de compensation a été élaboré et permet de conserver 74 ha de milieu naturel additionnel sur le territoire de la Ville à long terme (voir figures 8 et 9).

Aussi, avec la mise en œuvre du Plan de gestion des cours d’eau, dans les nouveaux projets résidentiels les eaux de ruissellement sont maintenant retenues dans des bassins de rétention plutôt que de surcharger la capacité du réseau d’égout pluvial.  Cette approche d’aménagement permet ainsi dans plusieurs cas de réduire les coûts d’infrastructure en réduisant la longueur et le diamètre des conduites d’égout pluvial.

Un autre des avantages de cet outil de planification est de permettre un traitement accéléré des demandes et des certificats d’autorisation émis par le MDDEFP tout en assurant la protection des cours d’eau et des milieux humides sur le territoire de la Ville de Saint-Jérôme.  Pour assurer sa mise en œuvre au niveau légal, le Plan de gestion des cours d’eau a été intégré au schéma d’aménagement et de développement de la MRC et au plan et règlements d’urbanisme de la Ville.

Le Plan de gestion des cours d’eau permet ainsi à la Ville de Saint-Jérôme de faire du développement durable de façon concrète.

Figure 1 : Critères d’évaluation biophysiques des cours d’eau et milieux humides
Figure 2 : Types, classification et protection des cours d’eau
Figure 3 : Caractérisation d’un bassin versant de drainage (ex. P-BE-36B)
Figure 4 : Inventaire des cours d’eau et milieux humides d’un bassin versant de drainage (ex. P-BE-36B)
Figure 5 : Évaluation des cours d’eau et milieux humides d’un bassin versant de drainage selon les critères biophysiques (ex. P-BE-36B)
Figure 6 : Évaluation des cours d’eau et milieux humides d’un bassin versant de drainage selon les critères hydrauliques (ex. P-BE-36B)
Figure 7 : Fiche analytique d’un bassin versant de drainage (ex. P-BE-36B)
Figure 8 : Plan de compensation
Figure 9 : Plan de compensation (ex. P-BE-36B)

 

  • Pour plus d’information :

Brochure

Document complet de présentation du projet


2) Le bassin de rétention du parc Schulz

  • Dates de début et de fin du projet:

Novembre 2006 : Début des travaux
Juillet 2008 : Fin des travaux (ingénierie civile)
Septembre 2009 : Fin des travaux (architecture de paysage)

  • Description du projet:

Depuis 2006, la Ville exige que tous les nouveaux projets résidentiels retiennent les eaux de ruissellement dans des bassins de rétention plutôt que de surcharger la capacité du réseau d’égout pluvial.  L’utilisation de bassins de rétention permet de limiter les risques d’inondation tout en réduisant les coûts d’infrastructures (diminution du diamètre des conduites d’égout pluvial sur de longues distances). La réalisation du bassin de rétention du parc Schulz est une application concrète de la notion de développement durable.

Le bassin de rétention du parc Schulz, situé dans le secteur nord-est de la Ville de Saint-Jérôme, est bordé par les rues Schulz, Labrèche et de Chambly (voir figure 10 et  photo 1). Le bassin peut contenir un volume d’eau de 5 400 (pour une superficie de 8 300 m²) et la superficie totale du site aménagé est de 19 250 . Ce bassin de rétention est un exemple concret d’un projet de paysage illustrant une approche multifonctionnelle apportant une plus-value utilitaire (égout pluvial), écologique (étang, voir Photo 2), récréative (sentiers et aire de repos, voir Photo 3) et allégorique (élément sculptural de gabions et galets de rivière, voir Photos 4).

Le bassin sert à contrôler les inondations. À pleine capacité, il peut contenir un volume d’eau de 5400m³ et le niveau d’eau peut y augmenter d’environ 1.5 m. Il a été conçu pour contenir des charges hydriques de récurrence 0-50 ans (pluie d’une durée de 3 heures) pouvant être occasionnées par des pluies diluviennes ou une fonte subite de la neige au printemps (voir photo 5).

L’approche de design qui a été retenue a permis d’obtenir à la fois des avantages qualitatifs et quantitatifs (voir Photo 6).

L’implantation judicieuse du bassin de rétention dans le site a permis la conservation de la presque totalité du milieu naturel boisé (voir Photo 4), ce qui permet ainsi de lutter contre l’effet des îlots de chaleur et de réduire l’érosion résultant des eaux de ruissellement lors de fortes pluies. Grâce à l’aménagement d’un étang au fond du bassin de rétention et la plantation de plantes aquatiques, d’arbustes et d’arbres, la biodiversité en milieu urbain est accrue (voir photo 2).

L’usage multifonctionnel du bassin de rétention a permis l’augmentation de la fréquentation du parc Schulz par les familles et enfants attirés par les sentiers, l’aire de repos (voir Photo 3) et la faune variée (grenouilles, canards, hérons, papillons, abeilles, libellules, etc.).

Une réduction des coûts d’entretien paysager a été rendue possible grâce à l’utilisation de plantes indigènes à la région, de trèfle et d’un mélange de graminées (qui nécessite moins de tonte) plutôt que le traditionnel gazon.

En respectant la topographie du site et en évitant le dynamitage et l’installation de conduites d’égout pluvial surdimensionnées, une économie de 200 000 $ a été réalisée.

Ce projet se distingue également par l’approche multidisciplinaire qui a été retenue où l’architecte paysagiste, l’ingénieur et l’urbaniste ont été réunis ensemble autour de la même table dès le début du projet et ont travaillé en collaboration plutôt que de façon isolée.

Figure 10 : Plan du bassin de rétention du parc Schulz
Photo 1 : Bassin de rétention du parc Schulz
Photo 2 : Biodiversité en milieu urbain
Photo 3 : Sentiers et aire de repos au fond du bassin de rétention
Photo 4 : Élément sculptural de gabions et galets de rivière
Photo 5 :  Exutoire du bassin de rétention et passerelle pour piétons
Photo 6 : Couleurs et textures automnales

  • Pour plus d’information :

Vidéo de présentation du projet

Ville de Saint-Jérôme

Association des architectes paysagistes du Québec (AAPQ)

Mission Design

Région(s) :
Laurentides

Population :
70 110 habitants

 


Impacts énergétiques

La gestion des eaux de ruissellement à l’aide de bassins de rétention entraîne des impacts énergétiques qualitatifs et quantitatifs.

Entre autres, le traitement des eaux de ruissellement sur place a plusieurs avantages :

  • Réduit les besoins en infrastructures souterraines ;
  • Évite le surdimensionnement des conduits ;
  • Limite les risques de refoulement et d’inondation ;
  • Réduit l’effet d’îlot de chaleur.

En effet, la gestion in situ des eaux de pluie permet de moins solliciter les infrastructures existantes, de diminuer les risques de bris et de rendre les infrastructures moins énergivores (pour leur fonctionnement, entretien, etc.).  Les risques d’inondation et de débordement sont aussi amoindris.

Aussi, la diminution des espaces pavés en faveur des espaces verts, l’aménagement de parcs et la plantation d’arbres sont des éléments pouvant faire partie d’un bassin de rétention.  Dans ce cas, les espaces verts diminuent les îlots de chaleur et contribuent à rafraichir l’air ambiant.  Les climatiseurs sont alors moins sollicités en période estivale.


Impacts sociaux

L’implantation de bassins de rétention aménagés comme des parcs ou espaces verts permet d’améliorer la qualité de vie des résident(e)s des secteurs des nouveaux quartiers.

Par exemple, dans le cas spécifique du bassin de rétention du parc Schulz, ce bassin multifonctionnel comprenant un sentier et une aire de repos a permis d’offrir des activités récréatives aux résident(e)s du secteur.


Impacts économiques

L’utilisation d’un plan de gestion des cours d’eau dans les nouveaux projets résidentiels permet de mieux connaitre le territoire à développer.  Par conséquent, la planification des projets peut être faite plus rapidement tout en respectant davantage les caractéristiques naturelles du territoire.   Ainsi, la Ville profite du revenu de taxation plus rapidement.

La construction de bassins de rétention, plutôt que d’augmenter le diamètre des conduites d’égout pluvial pour évacuer les eaux de ruissellement, permet une réduction du coût de construction des infrastructures.


Impacts environnementaux

La mise en œuvre du Plan de gestion des cours d’eau permet d’assurer la protection d’un plus grand nombre de cours d’eau et milieux humides tout en permettant le développement urbain.

L’utilisation de bassins de rétention réduit le débalancement dans les équilibres naturels des eaux de ruissellement.  Généralement, les eaux de pluie qui ruissellent sur le sol transportent des polluants qui se retrouvent, en fin de parcours, dans les rivières et les lacs.  Les bassins de rétention aménagés avec des plantes aquatiques jouent le rôle de filtre en retenant et assimilant une partie des contaminants provenant des eaux de ruissellement.

Aussi, la conservation d’un certain niveau d’eau en permanence dans le fonds du bassin et l’utilisation de certaines plantes aquatiques contribue à augmenter la biodiversité en ville en attirant une faune variée.


Coûts du projet :

1) Le Plan de gestion des cours d’eau

Coût total du projet (incluant la caractérisation du territoire, les relevés de terrains, la cartographie, le rapport et les honoraires professionnels des biologistes et ingénieurs) 275 000 $
Période de retour sur l’investissement non applicable

2) Le bassin de rétention du parc Schulz

Coût total du projet (incluant honoraires professionnels, travaux et taxes) 250 000 $
Période de retour sur l’investissement inconnue

Personne(s) contact :

1) Le Plan de gestion des cours d’eau

Municipalité
Ville de Saint-Jérôme
Direction générale
Yvan Lambert
Architecte paysagiste – urbaniste,
Agent à la planification et au design urbain
450 436-1512 poste 3171
[email protected]

Firme de génie conseil
Beaudoin Hurens
Lionel Martel
Ingénieur
514 384-4222
[email protected]

Firme(s) professionnelle(s)
SAGIE
Gérald Renaud
Biologiste
514 943-7244
[email protected]


2) Le bassin de rétention du parc Schulz

Municipalité
Ville de Saint-Jérôme
Direction générale
Yvan Lambert
Architecte paysagiste – urbaniste,
Agent à la planification et au design urbain
450 436-1512 poste 3171
[email protected]

Ville de Saint-Jérôme, Service des travaux publics
Simon Brisebois
Ingénieur, Chef de la Division hygiène du milieu
450 436-1512 poste 3462
[email protected]

Entrepreneur
Paysagement Clin d’oeil inc.
Cadieux Jean-François
450 467-2013
[email protected]

Firme de génie conseil
Dessau
Ronald Dubé
Ingénieur
450 560-3855 poste 5501
[email protected]

Beaudoin Hurens
Lionel Martel
Ingénieur
514 384-4222
[email protected]

Firme(s) professionnelle(s)
Plania
André Arata
Architecte paysagiste
418 682-3449
[email protected]


Notes

Prix

1) Plan de gestion des cours d’eau

2008 : Grand prix Joseph-Beaubien étoile or et prix de la catégorie Environnement et développement durable – Union des municipalités du Québec (UMQ)

2008 : Génie Méritas – Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ)

2) Bassin de rétention du parc Schulz

2010 : Prix Clé des eaux – région du Québec – Bureau d’assurance du Canada (BAC) et Fédération canadienne des municipalités (FCM)

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